L’espace est un doute : il me faut sans cesse le marquer, le désigner;
il n’est jamais à moi, il ne m’est jamais donné,
il faut que j’en fasse la conquête.
Georges Pérec (espèces d’espaces)

Le monde est un doute et sa conquête se fait avec méthode, expérience après expérience.
Quand chacune de mes oeuvres est le fruit d’un parcours dans un milieu, un territoire, un espace, c’est l’action laborieuse et la démarche méthodique qui constitue mon véritable terrain d’action. Les procédures que je mets en place dans mes oeuvres et la rigueur avec laquelle je les accomplis, constituent alors mon principal moteur.
Partant de là, je suis curieuse de comprendre comment les autres répondentà « ce doute », en quoi leur activité peut constituer le coeur de leur rapport au monde...
Je m’appuie alors sur des sujets récurrents dans mes oeuvres pour créer des espaces de rencontre entre ces univers et le mien : les surfaces accidentées, les actions répétitives, les choses (lieu, personne, idée) en train de disparaître, les procédures administratives ou la question du travail en général.
Hélène Leflaive

Le musée des montagnes est une oeuvre collective dont je suis à l’initiative. Il traite d’objets, d’images, de lieux qui ont rapport avec les montagnes. Ces objets (ou oeuvres), appartenant à des propriétaires multiples, n’ont pas vocation à être rassemblés physiquement. C’est donc à travers son inventaire (et des éditions qui le documentent) que le musée existe.
Le concept de montagne est un concept relatif, aussi chaque pièce du musée est une tentative de définition qui tire sa légitimité de l’engagement de son auteur ou de son découvreur.
Un des axes de travail autour de ce musée consiste en la rédaction de son règlement intérieur : un document qui précise notamment les relations avec les auteurs partenaires de ce projet, mais également les questions de diffusion ou de répartition fnancière. Ce règlement intérieur évolue parallèlement à la progression du musée et tente d’éclaircir les différentes problématiques qu’il peut rencontrer.
Invitée par l’artothèque de Lyon, à investir une des vitrines du hall de la bibliothèque de la Part-Dieu, j’y ai présenté pour la première fois (pendant les mois de novembre et décembre 2009) les bases d’un projet collectif : le musée
des montagnes.

La montagne réalisée pour l’occasion s’adaptait alors scrupuleusement au
dimension de l’espace mis à ma disposition.

Déplacer des montagnes

L’objet réalisé en placoplâtre marine était concu en trois parties de manière à
être transportable par le train (TGV Rennes - Lyon Part Dieu).